Catherine Delgue
L’abat-jour dans l’Histoire
De la bougie à l’ampoule à LED, l’abat-jour a toujours accompagné l’éclairage de nos intérieurs.
Écran de lumière
et garde-vue
Nous cherchons naturellement à protéger nos yeux de l’éblouissement. Notre premier abat-jour est notre main, placée devant nos yeux !
En tant qu’objet, l’abat-jour a connu plusieurs évolutions. Dès le XIVe siècle, un petit paravent fait de plaques de métal ou de verre dépoli est placé devant les chandelles, et déplacé le long d’une tige, au gré de la combustion de la bougie : c’est l’ « écran de lumière ».
Si un abat-jour à inclinaison variable apparait sur une gravure du XVIIe s., c’est surtout au XVIIIe s. que se développe le « garde-vue », constitué de feuilles de papier destinées à réfléchir la lumière vers le bas pour préserver la vue. Dans les rues de Paris, les premières lanternes apparaissent.
À la fin du XVIIIe s.
L’essor de l’abat-jour
À la fin du XVIIIe s., la « lampe-bouillotte » donne à l’abat-jour sa forme circulaire. Posée sur une petite table où l’on jouait au jeu de cartes la « bouillotte », la lampe pouvait accueillir de 1 à 5 feux. Son abat-jour en tôle, là encore, coulisse sur une tige pour adapter l’intensité de l’éclairage. La lampe-bouillotte est très en vogue sous Louis XVI et l’Empire.
Les progrès techniques permettent au XIXe s. de voir apparaitre les lampes à huile, à pétrole puis à gaz. Avec elles nait l’abat-jour en tissu. L’aristocratie, en particulier sous Napoléon III, lui donne ses lettres de noblesse.
Au XXe s., la fée électricité et l’industrialisation révolutionnent le luminaire : l’ampoule à incandescence, beaucoup plus éblouissante, marque l’avènement de l’abat-jour comme objet du quotidien. Ornant de beaux pieds de lampe, souvent en porcelaine, il devient aussi un véritable objet de décoration.
Les matières, les formes et les couleurs se déclinent à l’infini, nécessitant pour l’abat-jouriste dextérité et créativité.